Les algues vertes sont particulièrement connues en Bretagne dont elles affectent le littoral depuis plusieurs décennies (fin des années 60-début 70). Également appelées « Laitue de mer » ou « Ulve », elles se développent sous l’effet de la température (réchauffement climatique), de l’ensoleillement et de la composition de l’eau (rejet de produits agricoles et ménagers). Leur prolifération est en lien direct avec l’eutrophisation (déséquilibre provoqué par l’augmentation de la concentration d’azote et de phosphore) des eaux côtières et lorsqu’elles s’échouent massivement dans certaines baies en fonction des marées, des vents et des courants, on parle alors de « Marées vertes ».
Le phénomène de marée verte conduit à des échouages importants, couvrant à marée basse des estrans entiers. Les algues pouvant être définitivement et massivement rejetées en de haut de plage où leur dégradation va constituer une nuisance visuelle et olfactive, avec des risques sur la santé selon l’importance et l’état de décomposition des dépôts. Une fois entrée en putréfaction, ces algues peuvent libérer, en cas de manipulation ou de piétinement, des gaz dangereux comme l’hydrogène sulfuré (H2S) qui est de surcroit invisible mais à l’odeur caractéristique d’œufs pourris.
Catastrophe des marées vertes
La présence d’algues verte dans des eaux de transition (estuaires, rias) ou eaux côtières de mers fermées est naturelle jusqu’à un certain niveau de développement. Ce seuil fût à de mainte fois dépassé au cours des dernières années, dressant un triste constat résultant des conséquences des marées vertes sur la santé publique.
- 2008 : Mort suspectes de 2 chiens
- 2009 : Mort d’un cheval
- 2009 : Mort de Thierry Morfoisse alors chargé de ramasser les algues vertes à Binic
- 2011 : 39 sangliers retrouvés mort dans la Baie de Morieux
- 2011 : Quelque 53 000 m3 ont été ramassés
- 2016 : Découverte du corps d’un joggeur à Hillion
- 2019 : 10 000 tonnes collectés et 3 plages fermées à Hillion
- 2020 : Le ramassage s’effectue toute l’année, bien qu’actuellement le développement des algues vertes soient en baisse (-50% selon certain).
Suivi et luttes contre les algues vertes
Les suivis des « marées vertes » ont débuté en Bretagne par des évaluations ponctuelles sur les secteurs les plus touchés. Ce n’est qu’à partir de 1997 que des inventaires quasi exhaustifs des côtes régionales ont été réalisés une fois par an par le Centre d’Étude et de Valorisation des Algues, sous maitrise d’ouvrage de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne. Depuis 1999, les principaux sites des Côtes d’Armor ont fait l’objet de suivis renforcés des surfaces d’échouages des algues vertes.
En février 2010, un premier Plan gouvernemental de Lutte contre les Algues Vertes (PLAV) a été mis en place pour 5 ans, avec pour objectif de réduire la prolifération des algues dans les 8 baies bretonnes les plus impactées.
Un second plan de lutte contre les algues vertes est initié de 2017 jusqu’en 2021, ayant pour vocation à prolonger et amplifier son prédécesseur. Ce nouveau cycle de lutte dit « PLAV 2 » concerne principalement des bassins versants dont les flux de nitrates doivent être réduits d’au moins 30%.
SOURCE : CEVA / Le Figaro
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